Musique

MIA, dangers technologiques du contrôle de masse

Quand il s’agit de prendre sur la mise en place et de traiter des sujets politiquement sensibles, M.I.A n’a jamais été du genre à tenir sa langue. Après tout elle a été propulsée en 2007 par Paper Planes, une chanson sur la cupidité, les armes et l’immigration, rythmée par le tir d’arme à feu et de rechargement couplée au ding d’ouverture d’un caisse enregistreuse.

Pour son dernier morceau mis en image, Double Bubble Trouble, MIA plonge la tête la première dans le monde des armes fabriquées avec des imprimantes 3D, des drones et se réfère avidement au livre 1984, transformant le Yes we can en Yes we scan.

 

 

La vidéo commence avec le déplacement inoffensif du chariot d’une imprimante 3D accompagnée par une voix-off avec la plus pur intonation stéréotypée du présentateur TV. « Et si vous pouviez faire des armes de ce genre dans votre propre maison? Cela ressemble à la science-fiction, mais pour certains, ce n’est pas si farfelue ».

On retrouve également dispatché au sein du clip un poster du guide de survie anti-drone ou des masques permettant de bluffer les algorithmes de reconnaissance faciale (pour info, l’algo Deep Face de Facebook a une acuité similaire à celle d’un humain, environ 97%… à la différence prêt qu’il peut scanner une foule en un clin d’oeil)

Mais dans un monde post-WikiLeaks et post-Édouard Snowden, les whistleblowers donne l’alerte mais personne ne semble vraiment préoccupé par le bruit des sirèneq. A l’heure où les maisons imprimées en 3D sont réalité et où les drones commencent à livrer du Coca-Cola aux travailleurs assoifés des building en construction de Singapour, les thèmes abordés par MIA ne semblent plus tout à fait aussi bizarre.

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Si 1984 est ici et aujourd’hui, de qui ou quoi devrions nous fait peur?

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Baikal Ice

Le lac Baikal est la plus grande réserve d’eau douce au monde. Bien que gravement pollué par les rejets des usines de fabrication de cellulose disposées sur ses rives ou le fait qu’on s’amuse à envoyer la flamme olympique au fond à ses 1642m de profondeur, certains ont trouvé un moyen de s’amuser plus respectueux. Par moins 20°C, Etnobit compose-t-il la musique la plus cool du monde?

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Chronique des mondes possibles. Au delà de notre étoile, Jeff Mills en route vers les exoplanètes

S’il est des artistes de musique électronique dépassant les courants, Jeff Mills en est certainement l’archétype. Au delà du simple passeur de disque, DJ si vous préférez, il brouille les pistes et mélange les genres, à l’image de son tube The bells revisité et accompagné par l’orchestre philharmonie de Montpellier, donné au pied du pont du Gard en 2005. Sonorités des cuivres, bois, cordes et  percus technos s’alliant à merveille dont l’aspect parfois un peu répétitif de la musique électronique donne l’impression d’une B.O. de film dont le décor serait le cadre grandiose du Pont du Gard. Des frissons montent chaque visionnage (ici, et le concert entier est disponible ici)

Chroniques des mondes possibles - Jeff Miles

Apparemment, il aime s’entourer de nos compatriotes lorsqu’il est question de sortir des sentiers battus et d’aérer la musique synthétique qui a bien souvent un goût de conserve lorsqu’elle est produite en live. La nouvelle création, Chronicles of Possible Worlds, portée par la Fondation Vasarely, l’Institut Pythéas et le Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (CNRS/AMU), s’inscrit dans le cadre du festival Seconde Nature d’Aix-en-Provence. Performance artistique mêlant musique, danse et science. La trame repose sur les recherches liées aux exoplanètes, données produisant sonorités et chorégraphies. Ces deux sens primordiaux ainsi stimulés visent à emporter le public dans un voyage exoplanétaire et une réflexion métaphysique : interroger la condition de l’humanité face à la découverte d’exoplanètes et de planètes habitables. D’ailleurs une annonce aujourd’hui mentionne qu’il existerait des milliards de planètes habitables rien que dans notre galaxie. Une bonne raison d’espérer et d’arrêter de se regarder le nombril

Ces mondes possibles nous permettent d’envisager une autre réalité, que nous savons expliquer et représenter, repoussant et redéployant les limites de la connaissance et de la compréhension. Cette hypothèse laisse à l’imagination artistique et à la recherche scientifique un immense champ d’investigation. Dans ces motagnes de de big data, une image vaut plus que les données brutes (d’ailleurs profitez-en pour vous extasier devant le site InformationIsBeautiful.com) alors si on ajoute en plus de la musique!

Une seule certitude, notre planète est un espace fini et la croissance à tout prix (démographique, économique…) ne laisse pas d’autre solution que d’en trouver de nouvelle. Si notre espèce n’arrive pas un jour à se rendre sur un autre monde possible, la planète qui a vu apparaître notre espèce sera également son tombeau. Nos générations ne connaîtrons pas le résultat de cette équation, il ne nous reste plus que l’éducation de nos enfants pour leur monter la voie de sortie (à vous de voir laquelle vous souhaitez leur faire prendre)!

S’extasier afin de susciter la curiosité, la réflexion viendra d’elle-même

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