Chronique des mondes possibles. Au delà de notre étoile, Jeff Mills en route vers les exoplanètes

S’il est des artistes de musique électronique dépassant les courants, Jeff Mills en est certainement l’archétype. Au delà du simple passeur de disque, DJ si vous préférez, il brouille les pistes et mélange les genres, à l’image de son tube The bells revisité et accompagné par l’orchestre philharmonie de Montpellier, donné au pied du pont du Gard en 2005. Sonorités des cuivres, bois, cordes et  percus technos s’alliant à merveille dont l’aspect parfois un peu répétitif de la musique électronique donne l’impression d’une B.O. de film dont le décor serait le cadre grandiose du Pont du Gard. Des frissons montent chaque visionnage (ici, et le concert entier est disponible ici)

Chroniques des mondes possibles - Jeff Miles

Apparemment, il aime s’entourer de nos compatriotes lorsqu’il est question de sortir des sentiers battus et d’aérer la musique synthétique qui a bien souvent un goût de conserve lorsqu’elle est produite en live. La nouvelle création, Chronicles of Possible Worlds, portée par la Fondation Vasarely, l’Institut Pythéas et le Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (CNRS/AMU), s’inscrit dans le cadre du festival Seconde Nature d’Aix-en-Provence. Performance artistique mêlant musique, danse et science. La trame repose sur les recherches liées aux exoplanètes, données produisant sonorités et chorégraphies. Ces deux sens primordiaux ainsi stimulés visent à emporter le public dans un voyage exoplanétaire et une réflexion métaphysique : interroger la condition de l’humanité face à la découverte d’exoplanètes et de planètes habitables. D’ailleurs une annonce aujourd’hui mentionne qu’il existerait des milliards de planètes habitables rien que dans notre galaxie. Une bonne raison d’espérer et d’arrêter de se regarder le nombril

Ces mondes possibles nous permettent d’envisager une autre réalité, que nous savons expliquer et représenter, repoussant et redéployant les limites de la connaissance et de la compréhension. Cette hypothèse laisse à l’imagination artistique et à la recherche scientifique un immense champ d’investigation. Dans ces motagnes de de big data, une image vaut plus que les données brutes (d’ailleurs profitez-en pour vous extasier devant le site InformationIsBeautiful.com) alors si on ajoute en plus de la musique!

Une seule certitude, notre planète est un espace fini et la croissance à tout prix (démographique, économique…) ne laisse pas d’autre solution que d’en trouver de nouvelle. Si notre espèce n’arrive pas un jour à se rendre sur un autre monde possible, la planète qui a vu apparaître notre espèce sera également son tombeau. Nos générations ne connaîtrons pas le résultat de cette équation, il ne nous reste plus que l’éducation de nos enfants pour leur monter la voie de sortie (à vous de voir laquelle vous souhaitez leur faire prendre)!

S’extasier afin de susciter la curiosité, la réflexion viendra d’elle-même

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