Manger des tomates en hiver (NSFW)

Durant les 100j précédents le second tour des élections présidentielles 2012, le site 100jours2012.org proposait un court-métrage afin d’essayer de construire un autre rapport au politique. J’ai découvert ce film durant le festival du film court de Brest bien que ce film s’apparentait plus à la nuit des cancres!

Dans ce film de Jean-Gabriel Périot, les images et le texte sont unis de façon surprenante (images pornographiques illustrant l’évolution du genre humain), ou totalement illustrative (un paysage enneigé pour l’hiver, un oiseau recouvert de mazout évoquant les risques de pollution). Incongruité et redondance expriment l’absurdité d’un monde où l’authentique disparaît derrière des clichés envahissants et où les messages sont répétés jusqu’à être vidés de leur sens.

La tomate est un fait social total : économique, culturelle, écologique, politique.  Ce film appréhende des phénomènes sociaux aussi centraux que l’internationalisation des échanges commerciaux, transformations des modes de production, construction sociale des goûts et des couleurs, immigration, précarité….  La tomate est donc un  élément culturel cristallisant certains traits essentiels de notre société. Par ses couleurs changeantes, son goût insipide, son odeur aseptisée et sa forme vulvo-testiculaire, elle peut symboliser la superficialité, la versatilité, mais aussi les passions sexuelles et sanguinaires, à l’image de la tomatina espagnole . La tomate est un fétiche, à l’image du goût pour les corps et la peau des Lolitas en couverture des magazines, plastiques et plastifiés, lisse et insipide.

Cependant, je n’adhère pas au message en fin de film et le parallèle avec les élections. J’en viens à me demander si le fait de pas acheter de tomates en hiver serait-il un acte citoyen plus important que celui de glisser un bulletin dans une urne…

2 commentaires

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