Jarring effects

Fumuj – The Robot and the Chinese Shrimp

Deux ans après la sortie de « Monstrueuse normalité », revoici le trio de Tourangeaux (chauvinisme oblige), signé sur le label lyonnais Jarring Effects. La première écoute peut laisser sceptique, forçant à ranger l’étiquette « dub » pour quelque chose de moins formaté. Principalement tiraillé entre hip-hop, électro et rock mais intégrant aussi des pointes de reggae et de dub, on est en droit de se demander si Fumuj ne réinvente pas le terme de « fusion » ou, mieux, si il ne le met pas au goût du jour.

Fumuj au grand complet (photo : Madmanic)L’arrivée d’un quatrième larron MC Miscellaneous, rajoute une touche non sans rappeler les Beastie Boys. Principalement tiraillé entre hip-hop, électro et rock mais intégrant aussi des pointes de reggae et de dub, on est en droit de se demander si Fumuj ne réinvente pas le terme de « fusion » ou, mieux, si il ne le met pas au goût du jour. L’arrivée d’un quatrième larron MC Miscellaneous, rajoute une touche non sans rappeler les Beastie Boys. Principalement tiraillé entre hip-hop, électro et rock mais intégrant aussi des pointes de reggae et de dub, on est en droit de se demander si Fumuj ne réinvente pas le terme de « fusion » ou, mieux, si il ne le met pas au goût du jour. L’arrivée d’un quatrième larron MC Miscellaneous, rajoute une touche non sans rappeler les Beastie Boys.

Avec Killers, on vérifie si un incendie n’est pas en train de se propager dans la pièce tant le tout sent le souffre. Phrasé Hip-hop sur hurlements électroniques, ligne de guitare imparable, cordes orientales virevoltantes dans vos tympans, et montée finale superbe, avec une dernière estocade verbale qui marquerait n’importe quelle personne pendant un mois, tant le tout est évident, à le hurler tous les matins dans sa douche en foutant de l’eau partout.

We Live In ? Mon dieu, We Live In… Les 30 premières secondes crachent sûrement l’une des meilleures boucles que l’on puisse croiser sur un disque Jarring Effects depuis 8 ans. C’est crade, ça groove, ça tabasse, bref, ça file l’envie de danser en se roulant dans un amas de cadavre. Les couplets sont dantesques, les refrains sont dantesques, et le tout forme un tube imparable rongé par la gangrène, le morceau que tout le monde rêverait d’entendre à la radio dans un monde parallèle. La conclusion, envoyant le titre dans des sphères planantes, sublimes, avec cette nappe cristalline enveloppant le tout, permet de contraster de la meilleur des façons avec la rage du début. On s’incline ? On s’incline…

Dans un écrin plus léger, Play My fucking Shit déroule une rythmique martiale sur une guitare funk passée au hachoir. Le flow de Pierre Scarland cache plus difficilement ses origines françaises, sans altérer pour le moins du monde le coté jouissif du tout. En se forçant un peu, l’on croirait presque entendre The Prodigy tentant de se mettre au Funk. Tout le contraire de Full Of Entertainment, qui dévoile enfin les racines Reggae-dub du groupe, en les noyant dans un brûlot hip-hop. La bave aux lèvres, le Mc frôle l’hystérie sur un ska mutant, clair, entraînant, frappé de basses bien roots, avant de virer dans une orgie rock hurlante, véritable déflagration sonore qui paralyserait un quartier entier.

Plus loin, Fuck s’apparentera à la plus grosse claque du disque avec We Live In, en poussant toutes les jauges au maximum. Lyrics limpides et cathartiques, jetées en pâture à un tsunami de saturations, frôlant le gros métal, une révolte concentrée sur 3 minutes, explosion graduelle qui atteint son paroxysme sans crier gare. On peine à imaginer la folie que doit engendrer ce titre en concert. A transformer de gentils spectateurs d’opérettes en manifestants anarchistes.

Entre le Dub zébré d’une fanfare habitée par une trompette devenue folle (17 or 18 I Guess), la litanie rock laissant perler une poignante mélancolie, avant d’échouer dans un violent maelstrom de guitares (Cell, qui n’aurait pas fait tache sur le dernier ) et le fragile dub de Hangdog Expression, semblant avoir été façonné dans une caverne de glace, Fumuj bouscule nos repères tout en prenant soin de ne jamais nous lâcher la paluche.

En se démarquant du groupe type « dub » hexagonal (mais, il ne faut pas se leurrer, en arpentant aussi une route que de plus en plus de formations semblent vouloir adopter) Fumuj accouche d’un album protéiforme, télescopant d’une façon presque sadique electro, dub, hip-hop et rock pour former un ensemble ultra jouissif. Certes, on repassera pour déceler de longues ascensions orchestrales faisant frissonner nos petits cœurs mous et sensibles, mais pour défoncer les portes de son appart à grands coups de pieds en hurlant Fuuuuuuck façon forcené échappé de HP, le disque est parfait. Je suis médisant, Fumuj sait parfaitement menager ses entrées et ses bourrasques sonores, distillant presque à la perfection le bon mélange entre titres remués(ant) et plages plus extatiques…

Reste que si l’on excepte Battlefield d’Ez3kiel, ce Robot and The Chinese Shrimp de Fumuj est clairement la sortie la plus impressionnante qu’ait pu enfanter Jarring Effects depuis pas mal de temps. Et dieu sait si ceci est un compliment.

Une seule envie subsiste à l’écoute de cet album. Voir le groupe en Live. Au plus vite. Viendez à Brest le 15 mai 😉

Monstrueusement pas dans la normalité !!!

Ressources:
Fumuj – Site internet (très lent!)
Fumuj – Myspace
Fumuj – Article source
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Ez3kiel – Battlefield

Cette sélection est un peu chauvine, mais Ez3kiel un groupe dont je rencontre au moins un musicien a chacune de mes soirées dans le quartier Plumereau!

Revenons à la musique. Leur dernière production Naphtaline était un ovni multimédia (voir le trailer), œuvre volontairement née pour l’inclassable. Ce DVD video et DVD-ROM interactif est à mon avis à « consommer » sur ordinateur, la bande son et les images transportent dans un songe hypnotique teinté de rythmique de berceuses. Superbe « objet » une vraie création. En découle un album fait rapidement mais vraiment pas à la « va-vite »…

Pour ce 4ème album. Les 3 tourangeaux sont passés au nombre de 4, avec l’arrivée d’un multi-instrumentiste ainsi que plusieurs guest comme les habituels DAAU, le Mc Blurum 13 et le groupe Narrow. Fini les songes, cet album se veut lucide et torturé.

Guitares acérées, basses énormissimes, rythmiques indus-rock aux fulgurances métalliques, mélodies)… Là où le précédent effort du groupe nous enveloppait d’un cocon de douceur raffiné, Battlefield nous jette au visage des émotions brutes, tissées à la force du riff de gratte.

Un petit interlude « Coal flake » aux percussions envoûtante, un « The wedding » inclassable aux allures de bande-son western post-moderne et au lyrisme inégalable voguant sur des nappes pas si éloignées de la mouvance post-rock, mélange des genres en brouillant habilement les pistes. Inclassable, mais également insaisissable, il nous assène un monstrueux « Break or die » sans le moindre remords.
Enfin ne parlons pas de tous les titre, je vous laisse les écouter…

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