Etat d’âme

AéCthupingleDNlhu

Lorsque la nuit est déjà bien installée, il m’arrive parfois de divaguer, de gribouiller des phrases sur un carnet ou de jouer avec les pixels.

 

 

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Bolly Gloubidiowood

Faut quand même pas oublier que ce blog est sous-titré Choroc lifestyle, alors quand un Chorococo est en ligne autant partager!

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De la naissance de bébé X…

A croire que qui veut se proclamer artiste suffit de le dire pour le devenir. Nous avons longtemps pensé que l’art existait par des œuvres qui parfois reproduisaient la vie. Il fallait de l’inspiration, de la concentration, du travail, de l’esprit et du cœur, du talent ou du génie. Puis, on a découvert que toute production d’un artiste, y compris ses matières fécales, doit être considéré comme une œuvre (peut-être pour message ironique aux collectionneurs accourant pour acheter de la merde?) . L’américaine Marni Kotak a trouvé mieux. Après avoir reconstitué la perte de sa virginité dans une Plymouth bleue et les funérailles de son grand-père, elle vient de franchir un nouveau palier dans la stupidité.

Puisqu’elle est une artiste, sa vie elle même est une œuvre d’art. C’est donc en public, dans une galerie de Brooklyn, qu’elle accouchera de son premier enfant et d’une oeuvre intitulée La naissance de bébé X (The birth of baby X). On n’entend d’ici les pompe-cornichons avant-gardistes qui se pâmeront devant tant d’audace. L’obsession maladive de la célébrité ne date pas d’hier, elle nourrit la télé-réalité avec ses bataillons de jeunes gens qui deviennent volontairement le combustible faisant tourner la machine spectaculaire. Des milliers de gens ne jouissent plus que du regard de leur semblables et exhibent sur internet la banalité de leurs existences. Que cette déplorable disposition entre dans les musées, je ne sais pas s’il faut en rire ou s’en affliger. Plus il y a d’artistes, moins il y a d’art? La réalité de Marni Kotak offre en prime un petit spectacle à la Trueman Show. Elle compte en effet exposer la vie de son enfant, de sa naissance à l’université. J’espère que qu’on aura également le spectacle de ses séances de psy. L’œuvre nommée baby X est sans doute sponsorisée par une entreprise de comm’. Repoussant sans cesse les limites, prenons les paris de sa future performance? Un avortement en public avec petits-fours et  champagne?

Je conçois pleinement que toute femme (couple) considère la naissance de son bébé comme son œuvre suprême, mais c’est dans l’intimité que cette force se crée…

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9/11

« On s’était dit rendez dans dix ans »

En ce jour de commémoration des dix ans de l’attentat du World Trade Center, les témoignages fleurissent sur l’ensemble des médias. Au moment de la mort de Mickael Jackson m’est apparu une d’appréhension de ce 11 septembre 2011, d’un débordement de mièvreries, d’une overdose médiatique pour cette date de souvenance qui devrait être empreinte d’humilité et d’introspection sur ce qu’il a changé en nous mais également dans le monde, plus que de commémorer bêtement un jour qu’on ne peut oublier dix années après.

Bien qu’en dix années les souvenirs s’estompent et la mémoire se brouille, nous gardons tous en tête des détails sur notre journée mais surtout les images des avions percutants les tours jumelles. En ce jour, une foule de journalistes étaient rivés dans le sud Manhattan pour nous faire suivre le déroulement de cette funeste journée. Pour ma part, j’étais encore  étudiant attendant la rentrée universitaire et la licence de Biochimie. Mais point d’oisiveté, occupé en 2×8 dans une usine sous-traitante de sièges automobiles fabriqués en flux tendu et expédiés vers une autre usine faisant l’assemblage des véhicules. J’avais en charge la réception des commandes de sièges, l’assignation à un  monteurs et l’organisation des chargements et départs des camions. Il fallait bien agencer les sièges afin qu’ils soient présentés dans l’ordre d’arrivage sur la chaîne de montage! Enfin passons, même si c’était certainement mon job étudiant le plus intéressant.

Cette semaine là, je bossais dans l’équipe d’après-midi, 13h-21h. Le hangar était presque coupé du monde, les journées rythmés par le bip-bip des camions effectuant une marche arrière pour s’aponter au quai de chargement. En cette journée, ces camions étaient notre lien avec le monde extérieur. Les chauffeurs disposant d’un autoradio étaient notre source d’informations. Des informations orales, partielles, approximatives et déformées qui ne laissaient pas entrevoir l’atrocité des images. Toute la journée, j’ai eu envie de voir  tellement ces informations paraissaient hallucinantes. Sur le trajet du retour à la maison, à vélo, j’maginais ces images. Une fois arrivé à la maison, ma première réaction fut d’allumer le téléviseur et de pianoter sur la télécommande le chiffre de la chaîne d’actualité en continue.

Ma mère m’a gentillement préparé et apporté un repas. J’ai tenté de manger mais, alors que j’étais affamé, la fatigue de la journée, le bouleversement induit par les images et l’horreur imaginée de ce qu’avait subit les personnes présentes dans les tours jumelles m’a coupé l’appétit. Lorsqu’on parle du 9/11, les premières images venant en tête des gens sont probablement le moment de l’impact de l’avion ou bien l’écroulement des tours. Pour moi, ce sont les images des personnes qui tentaient d’échapper à la fournaise en se défenestrant et les commentaires d’un pompier présent dans le hall du building annonçant qu’il ne pouvait sortir sur le parvis à cause du nombre de corps tombant du ciel et se disloquant sur le bitume. J’avais du mal à croire que j’étais devant la réalité. Non pas pour l’extrême imprévisibilité de ces événements mais par la mise en scène télévisuelle : tellement d’images, d’angles de vue et de montages complaisant. Toute cette matière visuelle ressemblait à un mauvais film catastrophe (américain) (d’ailleurs, les annonceurs auraient pu renoncer à gagner de l’argent sur toutes les tranches de pubs, mais c’est un autre sujet). J’ai du rester jusqu’à 2h du mat’ devant la boite à images, matraquage d’images mises en boucle par les chaînes d’information en continue. Je me suis couché avec une sorte d‘impression rétinienne, ces images continuant à défiler tout au fond de ma tête, avec la sensation que cette overdose d’images montrait mais ne permettait pas de comprendre.

Je ne me souviens que vaguement des jours suivants, seulement que le monde allait changer et que ces images continueraient à nous hanter pendant des années pour justifier ces changements. Après la surprise passée du « c’est pas possible ! », j’ai donc eu envie de connaître les causes de cette barbarie afin de mieux en comprendre les conséquences. Je me suis ainsi passionné pour la géographie, l’histoire et la géopolitique, de bons compléments à la biologie et à la physique pour essayer de comprendre un peu ce qui nous entoure.

Ce 11 septembre 2011 marque également les six mois du tremblement de Terre au Japon. Alors que des horreurs similaires (voir pires) venaient de se dérouler à travers le monde durant les années passées (Kosovo, Rwanda), ces génocides sont désormais presque oubliés… et pourtant le nombre de morts au Rwanda équivaut à l’attentat du WTC perpétré tous les jours pendant presque une année…

Loin des yeux, loin du coeur. Loin des caméras, loin des préoccupations…

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